Les dernières décennies ont été marquées par la toute-puissance de l’art contemporain. Celui-ci semble être roi auprès des nouvelles élites financières et dans les intérieurs contemporains des plus grandes villes de la planète. Il semblerait cependant qu’un retour du rustique et de l’ancien s’opère dans le monde de la déco. Or, nous parlions il y a quelque temps de la possibilité de faire des achats au rapport qualité-prix intéressant grâce aux ventes aux enchères. C’est donc un bon moyen de trouver des tableaux de tous types. Mais comment les accrocher chez soi en veillant à leur longévité ?
Ce dont a besoin la peinture
L’environnement optimal d’un cadre dépend de la technique picturale utilisée. Les données idéales varieront selon que nous serons en présence d’une huile sur toile, d’un dessin à l’encre de chine, d’une fresque tempera ou encore d’une aquarelle. Cependant, quelques règles de base nous aideront à ne jamais nous tromper grossièrement.
Ainsi, du côté de la température, il faut viser 18 à 20 °C. Par rapport à cet objectif, les écarts ne devraient jamais être supérieurs à plus de 5 %. Ce qu’il faut éviter par-dessus tout, comme pour le vin d’ailleurs, ce sont les brusques variations de température. Sachez aussi que la peinture, au pire, supporte davantage le trop froid que la surchauffe.
L’humidité doit quant à elle être comprise entre 50 et 60 %, ce qui est parfait pour l’organisme humain également. Sachez qu’au Louvre La Joconde de Léonard de Vinci bénéficie d’une température de 19 °C pour une humidité relative de 55 %.
Au-delà de 60 % d’humidité, on risque un gonflement des supports, le bois comme le papier gonflant avec l’eau. C’est l’origine des écailles, soulèvements et effeuillements observables sur de vieux tableaux accidentés. Un taux inférieur à 40 % peut causer les mêmes désagréments, mais par dessiccation cette fois-ci. C’est sans doute pire.
Si tous vos tableaux sont rassemblés dans une seule et unique pièce, il sera envisageable d’y positionner un thermomètre et un hygromètre. Mais s’ils sont disséminés dans différentes salles au sein d’une grande maison, un tel contrôle sera impossible ou beaucoup trop fastidieux… Il faut donc adopter quelques réflexes fondamentaux pour placer judicieusement ses peintures et remarquer la moindre anomalie. Nous n’avons clairement pas les moyens techniques et humains des grands musées du type Orsay ou Jacquemart-André.
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Que faire concrètement ?
Pour une température stable et une luminosité respectueuse des couleurs, il convient d’abord d’éviter les murs directement exposés aux rayons du soleil à un moment ou un autre de la journée. Ce peut notamment être le cas en présence de lucarnes de toit. L’idéal est de vivre dans un intérieur assez isolé pour que les températures y restent à peu près constantes. Il est évident qu’il faut éloigner les cadres de toute source de chaleur : radiateur, four, cheminée… À l’inverse, votre mur doit être sain : pas question qu’il soit humide et plein de moisissures ! Il peut donc être bon de faire en sorte que le derrière du tableau ne soit pas totalement et directement collé contre la paroi. Il doit aussi être à l’abri des poussières et fumées, mais aussi des vibrations.
Une humidité saine pour la peinture sera facilitée avec un chauffage central (hors chauffage au sol). Celui-ci dessèche beaucoup moins l’atmosphère que des convecteurs électriques ou des poêles à bois. Ces derniers consument en revanche le trop-plein d’oxygène, ce qui assure la longévité des vernis et de plusieurs types de pigments. À cet égard, il convient d’éviter les éclairages violents ou trop proches. Sinon, en avant la restauration :
Mais le maintien d’une humidité intérieure favorable à la conservation des tableaux dépend aussi en grande partie du climat local. Dans le Finistère l’humidité aura tendance à être naturellement trop élevée, mais elle ne le sera sans doute pas assez dans le Roussillon… La présence de plantes vertes est parfaite pour égaliser l’hygrométrie d’une pièce : ça peut vous éviter des investissements coûteux en humidificateurs et déshumidificateurs ! Vous l’aurez compris : pour éviter une restauration, la prudence est de mise !