La question du prix des voitures chinoises sur le sol européen n’est plus un secret. Un rapport de Reuters désillusionne sur cette réalité : le consommateur européen paie sa voiture chinoise trois fois plus cher, une situation qui semble perdurer. Pourtant, une plongée dans le monde mystérieux des prix de l’automobile révèle une explication étonnamment logique.
L’énigme des prix automobiles
L’économie globale est une sphère de nombreux mystères, dont l’un est la grande question des écarts de prix des voitures chinoises entre leur pays d’origine et l’Europe. Des automobiles équivalentes à celles des marques « établies », mais d’une facture bien plus élevée une fois les frontières du vieux continent franchies. À titre d’exemple, une simple Dolphin, qui coûte un montant modeste de 15 400 € en Chine, grimpe à près de 35 000 € une fois arrivée en Europe, soit plus du double. En d’autres termes, le consommateur européen paie sa voiture chinoise trois fois plus cher. Pourquoi cet écart exorbitant ?
La double motivation derrière le coût
L’étude de Reuters révèle une réalité simple et astucieuse. Les constructeurs automobiles chinois ont un énorme intérêt à surtaxer leurs voitures exportées vers l’Occident. En premier lieu, aligner leurs tarifs justes en dessous de ceux des constructeurs occidentaux est une stratégie raffinée pour se débarrasser de l’image « cheap » autrefois associée aux produits chinois. Un moyen efficace de séduire le consommateur occidental tout en augmentant leur valeur perçue.
Équilibrer les bénéfices
La deuxième raison derrière cette stratégie de prix relève de l’équilibre des bénéfices. En Chine, une guerre des prix féroce a créé un marché de l’automobile en crise, et les constructeurs peinent à réaliser des bénéfices significatifs. Cependant, en facturant des prix élevés en Europe, ils parviennent à compenser ces faibles marges. En fin de compte, l’Europe paie pour soutenir l’industrie automobile chinoise.
Le savoir-faire de l’industrie automobile chinoise
La situation actuelle révèle également la puissance grandissante de l’industrie automobile chinoise. Grâce à une main-d’œuvre bon marché, une maîtrise totale des coûts de fabrication des batteries et des subsidies nationaux, les constructeurs chinois peuvent produire à moindre coût. Cette production à bas coût leur permet en retour de vendre deux fois plus cher sur le marché européen. Même si une taxe européenne à l’importation était instaurée, leur marge permettrait d’annuler cet effet.
Cette stratégie de prix brillamment conçue a donc permis aux constructeurs chinois de transformer leur image tout en surmontant les défis économiques de leur marché domestique. Mais cela soulève une question cruciale: l’Europe peut-elle inverser la tendance et protéger les intérêts financiers de ses consommateurs à long terme?