Les épargnants sont de plus en plus nombreux à vouloir donner du sens à leurs placements en investissant au profit de la transition écologique et énergétique. L’épargne verte a le vent en poupe, mais comment s’y retrouver entre les multiples produits proposés ?
Investissement socialement responsable (ISR) et finance verte
Le lien entre finance et environnement est aujourd’hui plus important que jamais. En effet, l’empreinte carbone des placements traditionnels, notamment ceux soutenant les énergies fossiles, est gigantesque. Par exemple, un investissement classique de 5 000 € non orienté vers l’épargne verte peut générer autant de pollution qu’une voiture. Cette prise de conscience pousse de nombreux épargnants à se tourner vers des banques qui proposent une finance responsable.
L’Investissement Socialement Responsable (ISR) se déroule sur trois principaux volets, définis par les critères ESG : Environnement, Social et Gouvernance des entreprises. Trois approches distinctes se démarquent:
- Fonds « Best-in-class » : ceux-ci investissent dans des entreprises ayant les meilleures pratiques ESG dans leurs secteurs.
- Fonds d’exclusion : ils évitent les secteurs jugés nuisibles (nucléaire, armement, tabac).
- Fonds thématiques : ils se concentrent sur des entreprises liées au développement durable (eau, énergie renouvelable, santé).
Parallèlement, la finance verte met l’accent principalement sur la transition énergétique et écologique, priorisant l’investissement sur le critère environnemental. Parmi les produits financiers verts, on trouve les fonds verts centrés sur les secteurs bas carbone et les énergies renouvelables, ainsi que les obligations vertes ou green bonds.
Choisir les bons produits d’épargne verte
Pour ceux qui ne disposent pas d’une grande réserve d’épargne, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) apparaît comme une solution attractive. En plus de son rendement intéressant de 5 % au 1er février 2024, il est destiné aux foyers modestes, sous réserve de certains plafonds fiscaux. Cette forme d’épargne solidaire a le vent en poupe.
S’éloigner des banques traditionnelles, qui gèrent généralement leurs fonds de façon cloisonnée, est souvent recommandé. Des outils d’investissement permettent de classer notamment les 300 meilleures entreprises mondiales en termes de pratiques vertueuses, parmi une base de 1 600 entreprises. Ainsi, par l’intermédiaire de contrats d’assurance-vie orientés, il est possible de diversifier ses investissements dans des secteurs comme les forêts, l’eau, la santé, ou encore les énergies alternatives et la solidarité.
Une alternative intéressante est le placement dans la « pierre papier ». En acquérant des parts de Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) ou de Sociétés Civiles Immobilières (SCI), l’épargnant engage son argent dans une démarche respectueuse de l’environnement. De plus, le financement participatif est une autre option viable. Il permet de soutenir concrètement des projets de proximité innovants en matière de récupération des déchets ou de développement des énergies renouvelables.
Pour les jeunes de moins de 21 ans, un nouveau produit, le Plan d’Épargne Avenir Climat (PEAC), sera disponible à partir du 1er juillet. Ce plan d’épargne accompagnera les jeunes jusqu’à leurs 30 ans, avec un plafond fixé à 22 950 €. Ce PEAC se concentrera exclusivement sur les projets favorisant la transition écologique et énergétique.
Accompagnement et labels de confiance
Investir dans l’épargne verte nécessite une certaine vigilance. L’ISR souffre encore d’un manque de rigueur dans ses cahiers des charges et d’un défaut de contrôle indépendant. Il est donc conseillé de se faire accompagner par un conseiller en gestion indépendant pour éclairer ses choix.
Dans ce marché complexe, certains labels offrent néanmoins des garanties de fiabilité. Finansol est un label reconnu pour les placements sociaux et solidaires, tandis que Greenfin est privilégié pour les placements axés sur la transition écologique.
En somme, l’épargne verte représente une belle opportunité non seulement de faire fructifier son capital, mais aussi de soutenir des projets respectueux de l’environnement. L’essor de produits financiers divers et des labels de certification permettent aujourd’hui aux épargnants de mieux se repérer dans ce marché encore en développement.
Face aux enjeux climatiques actuels, chaque épargnant a le potentiel de devenir un acteur du changement. Quels engagements financières allez-vous prendre pour participer à cette transition indispensable ?