Dans le bras de fer qui opposait depuis maintenant presque un an José Mourinho et Eva Carneiro, la justice anglaise a enfin tranché.
À peine revenu en Angleterre depuis sa récente signature aux côtés de Manchester United que voilà José Mourinho rattrapé par une histoire de la saison passée. Première journée de Premier League, le 8 août dernier. Chelsea accueille Swansea à Stamford Bridge (2-2), et Eden Hazard se blesse pendant la rencontre. Entrent alors sur la pelouse Eva Carneiro et Jon Fearn, tous deux membres de l’équipe médicale des Blues, pour porter assistance au meneur de jeu des Diables Rouges.
Un geste qui faisait alors rentrer le Special One dans une colère dont lui seul à le secret, lançant au passage un « filha da p*** » (fille de p***) à sa médecin, et les tançant ouvertement dès le coup de sifflet final, devant caméras. Une semaine plus tard, lors du déplacement à Manchester City, les deux membres du staff manquaient à l’appel.
Des propos outranciers
Mais les insultes ne se sont pas arrêtées à cet épisode pour le technicien portugais. Selon le quotidien britannique The Independent, qui a pu obtenir certaines pièces à conviction du dossier, l’ancien coach du Real Madrid aurait également déclaré à Paco Biosca, le chef médical du club de Roman Abramovitch, que « s’ils ne savent pas faire leur travail et ne comprennent rien au jeu, vous devez en trouver d’autres. Il faut comprendre le jeu« . Ici, c’est l’expression « ne pas comprendre le jeu » qui est mise en cause par l’avocate d’Eva Carneiro, selon laquelle elle fait directement référence aux femmes qui travaillent dans le monde du ballon rond, sous-entendu « pas à leur place« .
Jose Mourinho accused of sexist language toward Eva Carneiro in new FA evidence #CFC http://t.co/zTXIkHw1yMhttps://t.co/YuXr9oXDKB
— Bleacher Report UK (@br_uk) 24 septembre 2015
Deux jours plus tard, José Mourinho se serait alors entretenu avec le chef des relations publiques et de la communication de Chelsea, Steve Atkins : « Elle travaille avec le centre de formation ou les gonzesses, mais plus avec moi« . Des termes peu flatteurs qui auraient même fait monter au créneau le bras droit du président russe, Maria Granovskaïa, en soutien à sa médecin du sport.
Mais un accord trouvé
C’est donc dans ce climat délétère que s’est déroulée l’audience devant le tribunal des prud’hommes de Croydon, pour « licenciement déguisé » et « discrimination sexiste », lundi et mardi. Au terme de deux jours de procès, le premier sans la présence de José Mourinho, les deux parties ont pu finalement trouver un accord « dont les termes sont confidentiels« , comme l’a annoncé un représentant de l’écurie londonienne. Dans un communiqué officiel paru sur son site, la direction anglaise « s’excuse sans réserve auprès d’elle et de sa famille pour la détresse causée« , avant de reconnaître qu’Eva Carneiro avait « toujours placé l’intérêt des joueurs du club comme priorité ».
Le club s’est même excusé auprès de son ex célèbre médecin. https://t.co/FUo3ZjwtCC
— RMC Sport (@RMCsport) 7 juin 2016
De son côté, le nouvel entraîneur des Red Devils, cette fois-ci présent lors du verdict, « remercie aussi le docteur Carneiro pour le soutien excellent et dévoué qu’elle a fourni à l’équipe« . Selon plusieurs sources proches de l’affaire, cette dernière avait dans un premier temps refusé un accord estimé à 1.2 millions de livres (1.5 millions d’euros) de dommages et intérêts, en janvier dernier. Elle est cette fois-ci sortie avec le sourire du tribunal, « soulagée« , comme elle l’a laissé entendre dans un bref communiqué. Dorénavant, pas dit que nous revoyions de sitôt celle qui fût pendant de nombreuses saisons la « chouchou » de Premier League sur les terrains. José Mourinho, quant à lui, va devoir très vite relever un nouveau défi du côté de Manchester.