Encadrée par la réglementation européenne qui impose la valorisation de 85 % des véhicules hors d’usage (VHU) depuis 2006, la déconstruction automobile est en pleine expansion. Les principaux acteurs de ce secteur assurent la réception, la dépollution et le démantèlement des véhicules, puis trouvent des filières intéressantes pour une valorisation optimale. Si les chiffres de cette filière sont encourageants, les défis auxquels font face les déconstructeurs n’en sont pas moins importants.
Le marché classique des déconstructeurs et des pièces détachées
Il s’agit du marché le plus prolifique en matière de déconstruction automobile, avec une activité principalement basée sur la commercialisation des pièces détachées. En prélude au démontage des véhicules, les opérateurs identifient les éléments en bon état qui sont fréquemment demandés par les consommateurs. Profitez de ce marché pour trouver une diversité de pièces détachées d’occasion dans une casse automobile en ligne et remplacez facilement les composants défectueux de votre voiture.
Chaque usine démonte les VHU à sa disposition et conserve les pièces détachées pour les revendre dans son point de vente (physique ou en ligne). Phares, batteries, pare-chocs, pneus… Toutes les pièces dont vous avez besoin sont disponibles sur ce marché, en parfait état de marche, à moitié prix et avec une traçabilité directe. En outre, d’autres filières en France, dans les pays de l’Est et en Afrique s’y approvisionnent en moteurs et en pièces nécessitant une réparation.
Le marché des matières premières
Sur ce marché, vous pouvez retrouver les moteurs de plus de 200 000 km ainsi que les éléments de carrosserie en mauvais état. Ceux-ci sont notamment destinés à la sidérurgie. D’autres composants comme les sièges de voitures finissent généralement à la décharge.
Les plastiques, principalement le polypropylène, font quant à eux l’objet d’une forte demande. Quant aux métaux des pots catalytiques, ils sont traités par des sociétés spécialisées. Notons également que plus de 10 km de câbles peuvent être recyclés par véhicule.
Un secteur de l’automobile qui s’autofinance
La déconstruction automobile est considérée comme une activité émergente, car elle est prometteuse, mais présente de nombreux défis. En effet, certains secteurs de recyclage comme les filières de traitement des emballages bénéficient d’une écotaxe qui en facilite le fonctionnement. La déconstruction automobile, quant à elle, s’autofinance.
Dans les faits, cette situation impose un défi financier important, car les opérateurs doivent couvrir l’ensemble des coûts d’achat par leurs propres moyens. Ces coûts varient entre 30 et 100 euros pour chaque voiture, en moyenne. À cela s’ajoutent les coûts de traitement des VHU.
Nous pouvons également souligner les difficultés de recyclage des complexes thermoplastiques. Le traitement des feux arrière fait ainsi face au problème du tri optique permettant la séparation des matériaux sombres. Bien que d’autres composants comme les verres feuilletés aient d’ores et déjà une solution de traitement, la déconstruction automobile se heurte à un frein économique, majoré par un problème de collecte.
Des perspectives intéressantes pour les pièces détachées
Afin d’équilibrer leurs comptes et d’envisager l’avenir avec sérénité, les acteurs de la déconstruction automobile optent pour l’amélioration de leurs réseaux de distribution de pièces détachées. Ils misent également sur l’augmentation de la demande industrielle de pièces d’occasion pour se distinguer des acteurs traditionnels.
Plus de 900 petites entreprises sont déjà recensées par la Fédération nationale de la déconstruction automobile (FNDA). Ces casses modernes récupèrent le gisement de véhicules sur tout le territoire français, réussissant même à atteindre l’obligation de valorisation de 85 % des déchets.